C'est pour aujourd'hui, je ne sais pas exactement quand, mais ça ne va pas tarder.
Je me suis levé ce matin avec cette certitude, depuis que je le sais, tout me parait plus léger. Je pense que j'étais déjà au courant que ça serai aujourd'hui, enfin, à quoi bon tenter de me souvenir ? Tout ça est si vain.
Je ne vais pas passer ma journée à attendre que ça arrive, je vais faire comme si de rien n'était, et au moment opportun, je serais au bon endroit. « Allez ! Lève-toi ! » c'est la 3ème fois que je me l'ordonne ce matin, ça fait 1 heure que je suis réveillé, mais je me suis perdu dans mes pensées.
Finalement, après beaucoup de patience, je décide de m'extirper de ce lit, l'avenir appartient a ceux qui se lèvent tôt et je ne supporte pas de ne rien contrôler.
J'ai bien fais d'attendre, de ne pas me presser, il n'y a plus personne à la maison, tous partis bossé, moi je peux attendre, j'ai encore 1 heure 30 avant de partir, mais je préfère avoir de la marge, il ne faudrait pas louper une journée qui s'annonce mémorable. Elle va changer pas mal d'esprits. du moins je l'espère.
Je vais prendre mon petit déjeuné sans un bruit, sans un mot, il n'y a personne, je ne supporte pas de devoir parler et paraître aimable avant d'avoir bu. Je comate un peu devant ma tasse de café, attendant qu'elle refroidisse, aujourd'hui il est brûlant, un coup de chance, la plupart du temps il est froid. Mémorable. quelle journée.
Enfin ça y est, je peux le boire sans m'ébouillanter. Je range les affaires, puis je vais prendre une bonne douche. Histoire de pas trop m'endormir sous l'eau chaude, je met de la musique a fond, tant pis pour les voisins, je les emmerde, ils ne sont pas au courant pour aujourd'hui. je crois que personne à part moi ne le sait. Tant mieux. Ils s'en rendront compte suffisamment tôt, je ne vais pas les prévenir.
Merde je me suis encore perdu dans mes pensées, il me reste que 5 minutes pour aller prendre le bus, je vais être obligé de courir.
Pour une fois je tombe sur un chauffeur sympa, il m'ouvre les portes au feu, car je l'ai loupé, et il ne me fait pas de réflexion, il ferme sa gueule. sympa. c'est peut-être grâce au fait que j'ai les écouteurs sur les oreilles. mais bon je ne vais pas faire de psychologie ce matin. la flemme. J'arrive en cours, il est 10 heures, pour une fois je me sens libre et léger en y allant. Je n'ai rien fais de ce qui était demandé. rien a foutre. Comme d'habitude, je m'installe à une table au fond, et attend que quelqu'un à qui je ne dirai rien, qui ne m'aime pas, soit obligé de venir s'assoire à côté de moi par manque de place et parce que ses potes l'ont lâché pour cette heure.
Un cours de français chiant, mais il est passé vite, j'ai eu tout le loisir de réfléchir en paix, il n'y avait personne a côté de moi, un de ces cons est malade, il ne sait pas ce qu'il va louper.
La cloche sonne, je me lève.
La prof me rappelle pour me parler.
« Oui je vais bien. Non je n'ai pas de problèmes familiaux. Mes notes ? Ouais elles chutent, mais c'est pas dramatique. » Avant de partir, en bon élève hypocrite, je lui promet de faire en sorte de remonte la pente.
« Connasse » je pense en quittant la salle. Je remets de la musique pour les 3 minutes qu'il me reste d'interclasse. Elle m'en a pris 2 avec ses questions à la con.
Même shéma pour le cours de physique, personne à côté de moi, passionnant. v²=2gh pour une chute libre. un truc à retenir, ça risque de servir.
Cette prof est un peu moins conne, elle ne me retient pas à la fin du cours.
Enfin la pause. Tout le monde ne pense qu'à manger. Une fille vient me voir, elle me demande si je veux bien manger avec elle.. qu'est-ce qu'elle a la pouffe ? J'aurais jamais du lui parler sur le net, depuis elle me colle, pas moyen de s'en débarrasser poliment, j'attends quelqu'un, on va dire, « désolé ça sera pour une autre fois ». Elle attend aussi quelqu'un, on va attendre ensemble. génial quel programme.
Même pas moyen d'écouter la musique tout seul, elle tient a avoir droit a un écouteur.
Elle va se magner le cul sa pute de copine ? Je prétexte une envie de pisser pour la planter là seule.
Je vais pas manger, pour ce qu'il y a à manger.
Je vais m'assoire et réfléchir. Autour de moi, ça fume, ça cause, je suis totalement invisible. J'allume une clope, à la base je pensais que fumer m'aiderai à mieux m'intégrer, mais non, je n'existe que pour donner une clope de temps en temps. Ca ne fait plus rien.
A peine le temps d'en fumer 3 que la pouffe revient à la charge. Elle n'a pas d'amis ? Elle est en manque de cul ? j'sais pas, avec son string remonté aux omoplates, elle doit bien être « bonne » pour les beaufs du bahut. Alors qu'est-ce qu'elle fout à venir me voir ? Elle se prévoit une carrière d'assistante sociale ? Désolé pour elle, mais elle va essuyer un échec avec moi, le social, je connais pas.
Je lui lâche pas un mot, pas un regard, de toute façon elle s'en tape, y'en a que pour elle, pour sa vie, que je commence à connaître par coeur. passionnantes ses histoires avec son chat. elle me débecte. Si elle continu a me vomir ses inepties inintéressantes, elle va finir la tête dans le mur. Elle me demande si elle ne me fait pas trop chier avec ses histoires, elle attend une réponse négative. je lui réponds qu'honnêtement je m'en tape complètement de sa vie de pouffe.
Vexée, elle m'insulte et s'en va. c'est ça casse-toi ! C'est clair qu'elle elle n'est pas au courant pour aujourd'hui.
La cloche sonne. 14 heures, je remonte en cours. Vive les maths.
A 14 heures 15, je sens que le moment approche, je me force à être patient, à ne pas précipiter les choses.
14 heures 30, je me lève, tout le monde me regarde me diriger vers la porte, je sors. Le prof me cours après. Inutile je le repousse contre le mur. j'ai gagné un avertissement.
Je ne m'arrête pas, je monte au dernier étage, le 5ème.
Je mets de la musique, monte sur la fenêtre, et je saute.
Ils sont tous au courant maintenant, ils vont se souvenir de cette journée.
Selon le cours de physique, si on néglige les frottements de l'air j'allais a 72 Km/h au moment où j'ai touché le sol.
Une journée mémorable.